Chaque arc, réalisé en solide pierre volcanique, abritait des biens essentiels pour la ville : huile, vin, blé et autres produits destinés à la distribution. Leur position stratégique, près du port, facilitait le stockage immédiat des marchandises provenant des navires qui accostaient le long de la côte. Les Fornices n'étaient pas de simples entrepôts ; ils représentaient une partie vitale de l'économie hérculanéenne, un lieu où la vie et le commerce s'entrelacaient quotidiennement.

Cependant, le 24 août 79 après J.-C., la fonction des Fornices changea dramatiquement. Lorsque le Vésuve entra en éruption, la population d'Herculanum, prise par surprise par la violence de la nature, chercha désespérément un refuge sûr. Beaucoup se réfugièrent dans les Fornices, croyant que les solides arches pouvaient les protéger des cendres et des gaz mortels. Malheureusement, ces personnes furent submergées par le nuage pyroclastique qui enveloppa la ville en quelques instants.

Aujourd'hui, en marchant entre les Fornices, il est possible de voir les restes squelettiques de ces habitants qui trouvèrent la mort ce jour-là. Les os, parfaitement conservés par les cendres volcaniques, racontent l'histoire d'hommes, de femmes et d'enfants qui cherchaient désespérément à survivre. Ces restes humains sont un témoignage poignant du drame vécu par les Hérculanéens et ajoutent un profond sens d'humanité et de tragédie au lieu.

Les Fornices sont plus que de simples entrepôts : ils représentent le point de rencontre entre la prospérité d'Herculanum et sa destruction. En marchant entre ces arches, on peut presque entendre l'écho de la vie qui animait autrefois cet endroit et percevoir la fin tragique qui l'a transformé en un mémorial silencieux des victimes du Vésuve. Chaque arc, chaque pierre, est imprégné d'histoire, et en visitant les Fornices, on explore non seulement une partie de l'ancienne Herculanum, mais on rend également hommage aux vies qui furent brisées en un instant de terreur et de désespoir.